samedi 9 avril 2011

Hausse des taux de la BCE : pour quoi faire ? pertinent ?

Hausse des taux ? hausse durable de l’euro ? Menace sur la croissance européenne ? choix pertinent ? Rapide 360° sur le sujet, offert par Pifthedog…

les faits : Hausse à 1,25% du taux de refinancement de la BCE jeudi, officiellement pour juguler les pressions inflationnistes (matières premières, pétrole). Jean-Claude Trichet déclare que la BCE n’est pas engagée dans un cycle de hausse des taux

i) quels sont les objectifs de la hausse des taux :

- Éviter des effets de second tour (ignition de la spirale inflationniste par hausse des salaires et de l’immobilier)

- Récupérer des marges de manœuvre (taux) si la reprise en zone euro patine plus tard

- Inquiétude face au gonflement de la masse monétaire mondiale créée depuis 2007 pour sauver le système financier, et dont une partie se retrouve à alimenter des bulles (immobilier ?) en zone euro. souhait d’un retour à une gestion plus normée de cette masse monétaire

La suite ici :

ii) la hausse des taux est elle pertinente contre l’inflation ?

Directement non, indirectement oui

- L’inflation actuelle est importée par le coût des matières premières (pétrole, gaz, cuivre…) Les prix sont poussés à la hausse par des déséquilibres d'offre demande et géopolitiques. A cela une hausse des taux en Europe ne peut rien…

- Cependant la hausse de l’euro, conséquence logique de la hausse des taux de la BCE, modère la facture pétrolière libellée en dollar.

- La hausse des taux de la BCE ne permet pas de réduire la masse monétaire en circulation dans le monde. Celle-ci est sourcée par le quantitative easing de la FED. Sa réduction n’est possible qu’avec une coordination de la FED et des banques centrales Européennes. On n’en est malheureusement pas la…

- La hausse des taux peut être perçue comme un avertissement anti-inflation de second tour (contagion de la hausse inflationniste des coûts importés aux salaires et à l’immobilier). Cependant cet avertissement semble peu pertinent concernant les salaires en zone euro, hors Allemagne (car chômage élevé qui empêche toute pression salariale inflationniste) et concernant l’immobilier (stable hors grandes capitales)

iii) risques de la hausse des taux ??? :

- hausse des taux absorbées par les plus gros pays de la zone Euro, par contre malvenu pour ceux qui sont en difficulté : grece Irlande Portugal

- timing également discutable : hausse juste à l’annonce du plan de sauvetage du Portugal

- hausse des taux malvenue pour la croissance et l’export européen. L’économie est encore convalescente

iv) les anticipations du marché

- les marchés sont persuadés que la hausse des taux de la BCE ne s’arrêtera pas la. Aucun consensus sur le sujet cependant en regroupant les commentaires diffusés dans la presse on arrive à :

Pour 2011 : range de 1,5% à 2%

fin 2012 : 2,25 % à 3%

v) que font les autres et qu’en conclure ?

- FED, BOE et BOJ : statu quo, pas de changement de stratégie (laxisme monétaire tant que la reprise économique n’est pas confirmée)

- En conclusion : décision pas très évidente (pour le redressement de l’UE et son export), qui semble plus traduire un vieux réflexe anti-inflationniste en provenance des gènes allemands (constitutifs de l’UE) et sans effet sur les masses monétaires en circulation dans le monde (qui elles sont à l’origine des bulles inflationnistes) / donc méfiance sur les exportatrices Européennes / Euro en position de force sur Yen, dollar et GBP…

Petite synthèse en vidéo ici :

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