dimanche 1 juillet 2012

UNEXPECTED - - > UE : MONTI 2 – MERKEL 1 …


Titre alternatif : le diable est dans les détails …

Salut à tous, ci-après les notes de synthèse de PIF sur le dernier sommet de Bruxelles (du jeudi et vendredi 29 juin) dont le résultat/les décisions (l’intervention directe des fonds pour recapitaliser les banques et acheter de la dette souveraine des pays de l’Union en difficulté) prend tout le monde à contre-pied…  / bonne lecture

A) l’Accord Européen :

i) Les grandes lignes :

 -  mise en place un mécanisme d'ici fin 2012 permettant de recapitaliser les banques directement via les fonds de secours Européen (MES et FES)/ - - > la recapitalisation d’une banque ne dégradera plus les comptes publics d'un État / proposition sur mesure pour l’Espagne…

 - assouplissement des conditions d’achat de la dette souveraine sur les marchés, le FESF et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés (primaire / secondaire) / demande d’intervention non soumise à un programme spécifique, signature d’un mémorandum mais pas de troïka /  - > proposition sur mesure pour l’Italie…

 - fin du statut de créancier préférentiel du MES lorsqu’il apporte son soutien - - > pas d’impact sur les exigences des investisseurs privés en dette souveraine - - > proposition sur mesure pour l’Italie et l’Espagne …

 - mise en place d'ici à la fin de l'année, d’une supervision intégrée des banques de la zone euro, pilotée par la BCE

 - pacte de croissance - - > mise à disposition de 120 Md€ d’investissement public Keynésien (60 Md€ de la BEI et le reste par déblocage des fonds structurels)

 - accord de principe sur le pacte de stabilité budgétaire

 - Pas d’Eurobonds / intégration politique repoussée à « plus tard »

la suite ici:


ii) Cependant (le diable est dans les détails):

 - les achats de dette souveraine de pays en difficulté par les fonds de soutien de l'UE devront être soumis à des conditions imposées aux pays concernés (Angela Merkel) - - > aucune prestation sans contrepartie / Nous restons entièrement dans le schéma précédent : prestation, contrepartie, conditionnalité et contrôle

 - les décisions du MES restent soumises à la règle de l'unanimité, ce qui donne un droit de veto à Berlin

 - Recapitalisation directe des banques par l’ESM - - > pas automatique, necessite un accord Allemand et celui-ci risque d’être beaucoup plus exigeant que l’Espagne ne souhaite le faire croire

 - ces avancées ne sont pas d'application immédiate, il s’agit surtout d’impressionner les marchés et éviter l’enchainement suivant craint par l’eruogroupe - - > émission obligataire espagnole qui foire, envolée incontrôlée des taux italiens, ruée des particuliers sur leurs dépôts bancaires puis défiance généralisée contre l'euro.

 - le pacte de croissance» reste un chantier sans garantie de bonne fin, ce n'est pas non plus un plan de relance.les 120 Md€ annoncés reposent pour 55 Md€ sur l'utilisation de fonds européens existants et non dépensés et 60 Md€ sur le pari que la Banque européenne d'investissement saura multiplier par six une mise supplémentaire de 10 Md€ des États actionnaires

 - La reprise économique ne se décrète pas, ce nouveau programme n'a pas la même valeur que le «pacte budgétaire» contraignant légué par Nicolas Sarkozy…

 - l'assouplissement des conditions d'intervention des fonds de secours sur les marchés de dette souveraine pose la question de la capacité d'intervention du MES et du FESF. Elle est limitée à 700 Md€, dont environ 200 Md€ déjà utilisés pour la Grèce, l'Irlande et le Portugal / l'extension de cette enveloppe est hors de question actuellement / Si l'Italie s'ajoutait à la liste, et si le Portugal et l'Irlande devaient avoir besoin de fonds supplémentaires, la facture totale pourrait atteindre 1 000 Md€…

 - le diable est dans les détails - - > Il reste à préciser les modalités des décisions de principe prises par les dirigeants européens, comme la supervision du système bancaire par la BCE.

B) réaction du marché :

 - Réactions positives de tous les indices action (et matières premières) - - > contre pied, les marchés avaient pariés sur une paralysie du sommet

 - Rétropédalage des taux espagnols et Italiens

C) sur le plan politique :

 - très importantes concessions de la part d’Angela Merkel (qui était opposée à l’intervention directe du MES)

 - Complicités changeantes et alliances à revers rendus possibles par la fin du tandem Merkel Sarkosy

 - chantage Espagnol et italien à la non signature du pacte de croissance tant que l'Europe ne s'engageait pas à réduire le coût de financement stratosphérique des deux pays sur les marchés

 - soutien à distance du pacte de croissance, par Barack Obama, inquiet des menaces de récession en Europe et en pleine campagne pour sa réélection…

D) rappels – a savoir :

 - La France est actionnaire de la Banque centrale européenne à hauteur de 20 %, l’Allemagne 27%

 - sondage (Opinion Way pour l'Institut Montaigne et l'agence Tilder) : les trois-quarts des Français interrogés (77 %) estiment qu'une Europe plus intégrée sur le plan politique, budgétaire et bancaire serait « une bonne chose pour lutter contre la crise »


Voila, c'est tout pour aujourdhui / bonnes cogitations ...

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