Titre alternatif : le diable est dans les détails …
Salut à tous, ci-après les notes de synthèse de PIF sur le
dernier sommet de Bruxelles (du jeudi et vendredi 29 juin) dont le résultat/les
décisions (l’intervention directe des fonds pour recapitaliser les banques et
acheter de la dette souveraine des pays de l’Union en difficulté) prend tout le
monde à contre-pied… / bonne lecture
A) l’Accord Européen :
i) Les grandes lignes :
- mise en place un mécanisme d'ici fin 2012
permettant de recapitaliser les banques directement via les fonds de secours Européen
(MES et FES)/ - - > la recapitalisation d’une banque ne dégradera plus les
comptes publics d'un État / proposition sur mesure pour l’Espagne…
- assouplissement des
conditions d’achat de la dette souveraine sur les marchés, le FESF et le MES
pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés (primaire /
secondaire) / demande d’intervention non soumise à un programme spécifique, signature
d’un mémorandum mais pas de troïka / -
> proposition sur mesure pour l’Italie…
- fin du statut de
créancier préférentiel du MES lorsqu’il apporte son soutien - - > pas
d’impact sur les exigences des investisseurs privés en dette souveraine - -
> proposition sur mesure pour l’Italie et l’Espagne …
- mise en place d'ici à
la fin de l'année, d’une supervision intégrée des banques de la zone euro,
pilotée par la BCE
- pacte de croissance -
- > mise à disposition de 120 Md€ d’investissement public Keynésien (60 Md€
de la BEI et le reste par déblocage des fonds structurels)
- accord de principe sur le pacte de stabilité
budgétaire
- Pas d’Eurobonds / intégration politique
repoussée à « plus tard »
la suite ici:
ii) Cependant (le diable est dans les détails):
- les achats de dette
souveraine de pays en difficulté par les fonds de soutien de l'UE devront être
soumis à des conditions imposées aux pays concernés (Angela Merkel) - - > aucune
prestation sans contrepartie / Nous restons entièrement dans le schéma
précédent : prestation, contrepartie, conditionnalité et contrôle
- les décisions du MES restent
soumises à la règle de l'unanimité, ce qui donne un droit de veto à Berlin
- Recapitalisation directe des banques par
l’ESM - - > pas automatique, necessite un accord Allemand et celui-ci risque
d’être beaucoup plus exigeant que l’Espagne ne souhaite le faire croire
- ces avancées ne sont
pas d'application immédiate, il s’agit surtout d’impressionner les marchés et éviter
l’enchainement suivant craint par l’eruogroupe - - > émission obligataire
espagnole qui foire, envolée incontrôlée des taux italiens, ruée des
particuliers sur leurs dépôts bancaires puis défiance généralisée contre
l'euro.
- le pacte de
croissance» reste un chantier sans garantie de bonne fin, ce n'est pas non plus
un plan de relance.les 120 Md€ annoncés reposent pour 55 Md€ sur
l'utilisation de fonds européens existants et non dépensés et 60 Md€ sur le
pari que la Banque européenne d'investissement saura multiplier par six une mise
supplémentaire de 10 Md€ des États actionnaires
- La reprise économique
ne se décrète pas, ce nouveau programme n'a pas la même valeur que le «pacte
budgétaire» contraignant légué par Nicolas Sarkozy…
- l'assouplissement des
conditions d'intervention des fonds de secours sur les marchés de dette
souveraine pose la question de la capacité d'intervention du MES et du FESF.
Elle est limitée à 700 Md€, dont environ 200 Md€ déjà utilisés pour la Grèce,
l'Irlande et le Portugal / l'extension de cette enveloppe est hors de question
actuellement / Si l'Italie s'ajoutait à la liste, et si le Portugal et
l'Irlande devaient avoir besoin de fonds supplémentaires, la facture totale
pourrait atteindre 1 000 Md€…
- le diable est dans
les détails - - > Il reste à préciser les modalités des décisions de
principe prises par les dirigeants européens, comme la supervision du système
bancaire par la BCE.
B) réaction du marché :
- Réactions positives de tous les indices
action (et matières premières) - - > contre pied, les marchés avaient pariés sur une paralysie du
sommet
- Rétropédalage des taux espagnols et Italiens
C) sur le plan
politique :
- très importantes concessions de la part
d’Angela Merkel (qui était opposée à l’intervention directe du MES)
- Complicités changeantes et alliances à
revers rendus possibles par la fin du tandem Merkel Sarkosy
- chantage Espagnol et italien à la non
signature du pacte de croissance tant que l'Europe ne s'engageait pas à
réduire le coût de financement stratosphérique des deux pays sur les marchés
- soutien à distance du pacte de
croissance, par Barack Obama, inquiet des menaces de récession en Europe et en
pleine campagne pour sa réélection…
D) rappels – a savoir :
- La France est
actionnaire de la Banque centrale européenne à hauteur de 20 %, l’Allemagne 27%
- sondage (Opinion
Way pour l'Institut Montaigne et l'agence Tilder) : les trois-quarts des
Français interrogés (77 %) estiment qu'une Europe plus intégrée sur le plan
politique, budgétaire et bancaire serait « une bonne chose pour lutter contre
la crise »
Voila, c'est tout pour aujourdhui / bonnes cogitations ...
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